Filmographie d’un grand comédien – Les cinq films indispensables de Michel Blanc
Sous le comique perçait déjà le tragédien. Retour sur la carrière infiniment singulière, entre rires populaires et drames intimes, du plus touchant des Bronzés.
Francois Barras
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Vous le préfériez avec ou sans moustache? Michel Blanc, disparu le vendredi 4 octobre, fut largement associé à sa moquette subnasale qu’il abordait sans complexe dans «Les Bronzés». À raison: lorsque le comédien se décida à passer de la comédie à la tragédie, son Rubicon fut de raser sa moustache et d’apparaître glabre, avec un visage nouveau pour des émotions nouvelles qui le menèrent notamment au Prix d’interprétation, à Cannes, pour «Tenue de soirée».
Avec ou sans poil, voici 5 films à (re)voir pour honorer le plus talentueux, le plus tourmenté aussi, des camarades du Splendid.
«Les Bronzés font du ski» (1979)
On aurait pu citer «Les Bronzés», plus nuancé si cela est possible, mais c’est à ski que les répliques de Jean-Claude Dusse fusent le mieux – et resteront accrochées au comédien comme le sparadrap au capitaine Haddock. C’est de sa faute! De la nuit passée sur le télésiège au refuge de montagne franco-italien, de la réceptionniste de l’hôtel avec qui il va conclure au planté de bâton infernal, de la bergerie et sa tartine «avec les petits trucs blancs» jusqu’au vent ultime avec Dominique Lavanant, Michel Blanc est impérial.
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«Marche à l’ombre» (1984)
Premier film comme réalisateur, premier carton: plus de 6millions d’entrées pour suivre les aventures de Michel Blanc et Gérard Lanvin, Laurel et Hardy dans le Paname populo des années 80, entre squats, baston et débrouille. Le comédien démontre à nouveau tout son talent de dialoguiste comique mais parvient aussi à extraire de l’émotion dans cette «bromance» entre son personnage de freluquet hypocondriaque et celui du gros bras au cœur tendre joué par Lanvin. Se revoit sans peine.
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«Tenue de soirée» (1986)
Exit la moustache, bonjour le scandale. «Putain de film», promettaient les affiches! C’est peu de le dire. Michel Blanc accepte un rôle proposé à l’origine au trop beau Bernard Giraudeau, celui, infiniment complexe, d’un hétéro à la dérive qui abandonnera toutes ses barrières pour tomber dans les bras du massif et gay Bob, joué par Gérard Depardieu. Avec Miou-Miou en son centre et Bertrand Blier à la caméra, le film bouscule les codes, en premier ceux pour lesquels Michel Blanc était connu. Une révélation adoubée à Cannes.
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«Les témoins» (2007)
Installé dans ses rôles dramatiques (on aurait aussi pu pointer les excellents «Monsieur Hire» et «Uranus»), Michel Blanc tient sur ses épaules le film de Téchiné sur l’apparition du sida en France. Il joue un médecin quinqua, amoureux à sens unique de Manu (Johan Libéreau) qui veut vivre les plaisirs de sa jeunesse – ils se révéleront mortels. Entre drame intime et tragédie mondiale, vexation et lutte, sa composition est sublime.
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«L’exercice de l’État» (2011)
«J’aime jouer des personnages de conviction. C’est passionnant, les gens pour qui il y a quelque chose de plus important, de plus haut que leur petite vie.» En octobre de l’année passée lors de sa visite à Lausanne, Michel Blanc nous racontait que son rôle préféré était celui du directeur de cabinet ministériel dans «L’exercice de l’État», de Pierre Schoeller. Il remportera le César du meilleur acteur dans un second rôle pour ce personnage-là encore tout en subtilité, dans le non-dit et la retenue, plus proche de la nature véritable, taiseuse et cérébrale, du plus touchant des Bronzés.
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François Barras est journaliste à la rubrique culturelle. Depuis mars 2000, il raconte notamment les musiques actuelles, passées et pourquoi pas futures.Plus d'infos
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